Carmat : « De battre son cœur va commencer »

SophieBerguin

Ce mardi 24 septembre, la Société Carmat, fabricant yvelinois de prothèses artificielles, vient d’obtenir l’autorisation de réaliser les premières implantations expérimentales de son cœur artificiel sur quatre patients français.

Carmat

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé (ANSM) vient de donner son aval à la société Carmat, de Vélizy Villacoublay, pour tester son prototype de cœur artificiel sur quatre patients souffrant d’une insuffisance cardiaque terminale, avec un pronostic vital engagé et ne bénéficiant d’aucune alternative thérapeutique.

« Nous sommes émus et enthousiastes de pouvoir proposer à un patient de remplacer son cœur malade par un cœur Carmat », s’est réjoui Marcello Conviti, Directeur général de Carmat.

Une Expertise unique au monde

Ce produit révolutionnaire est le fruit de la collaboration de deux expertises technologiques médicale et industrielle. L’entreprise fondée par le chirurgien Alain Carpentier, mondialement connu pour avoir inventé les valves cardiaques Carpentier-Edwards, veut pallier le manque de greffons dont sont victimes des dizaines de milliers de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque avancée.

« Il (le coeur artificiel) mime totalement un cœur humain normal avec deux ventricules qui mobilisent le sang comme le ferait le muscle cardiaque, avec des capteurs qui permettent d’accélérer le cœur, de décélérer, d’augmenter le débit, de diminuer le débit. Le malade dort, ça diminue, il monte les escaliers, ça accélère, donc ça n’a rien à voir avec une pompe mécanique », a déclaré sur BFM Business Philippe Pouletty, cofondateur de Carmat.

En France, Carmat pourra tester son cœur artificiel dans trois établissements : l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, le centre chirurgical Marie Lannelongue au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) et l’hôpital Laënnec-Nord du CHU de Nantes (Loire-Atlantique).

« Les équipes de ces centres vont ainsi pouvoir débuter immédiatement le processus de sélection des patients dans des conditions drastiques », précise Carmat dans son communiqué de presse.

Si la première phase d’essai clinique est concluante, Carmat entamera sa seconde phase d’étude, plus qualitative, sur 20 patients.

Le Conseil général des Yvelines accompagne les entreprises dans leurs projets d’innovation. Depuis 2005, le Conseil général verse en moyenne 5M€ par an d’aides directes aux entreprises pour les programmes d’investissement et de R&D. Il a par ailleurs été à l’origine du développement de Carmat en versant à la Société une subvention de 1,5 M€ pour la réalisation de sa salle blanche.